
Le déclin brutal des exportations de vin français en Chine en 2025
Export vin Chine : Vous avez peut-être remarqué ces bouteilles de Bordeaux en promotion dans votre supermarché? Ce n’est pas un hasard. Le marché chinois, autrefois eldorado des vignerons français, connaît un effondrement spectaculaire en 2025. Cette situation bouleverse toute la filière viticole hexagonale. Plongeons ensemble dans cette analyse du marché de l’export vin Chine et découvrons pourquoi votre Saint-Émilion préféré pourrait bientôt devenir plus abordable… mais à quel prix pour nos vignerons?
Les chiffres alarmants de l’export vin Chine pour la France
Les données du premier semestre 2025 font froid dans le dos. Les exportations françaises de vin vers la Chine ont chuté de 43% en volume et 38% en valeur par rapport à la même période en 2024. En chiffres bruts, la France n’a exporté que 67 millions de litres pour une valeur de 412 millions d’euros, contre 118 millions de litres et 665 millions d’euros l’an dernier.
Vous connaissez ces bouteilles de grands crus qui partaient par conteneurs entiers vers Shanghai? Aujourd’hui, beaucoup restent dans les chais. La Fédération des Exportateurs de Vins et Spiritueux (FEVS) parle d’une « situation sans précédent » dans l’histoire du commerce viticole franco-chinois.
Le plus inquiétant? Cette tendance s’accélère. Le dernier trimestre montre une aggravation avec une baisse supplémentaire de 8% par rapport aux prévisions déjà pessimistes établies en début d’année.
Comparaison avec les années précédentes : une chute historique
Pour comprendre l’ampleur du phénomène, un petit retour en arrière s’impose. Vous souvenez-vous de 2018? C’était l’âge d’or de l’exportation viticole française en Chine, avec plus de 1,2 milliard d’euros de ventes. La France dominait alors 40% du marché des vins importés dans l’empire du Milieu.
Après un léger recul en 2019-2020 lié à la pandémie, le marché avait repris des couleurs en 2022-2023. Les vins français représentaient encore 32% des importations chinoises en 2023, loin devant l’Australie (alors pénalisée par des taxes punitives) et le Chili.
La dégringolade actuelle ramène les volumes d’exportation à des niveaux jamais vus depuis 2010, quand le marché asiatique commençait tout juste à s’ouvrir aux vins occidentaux. Cette chute est d’autant plus douloureuse qu’elle intervient alors que la consommation globale de vin en Chine, elle, ne recule que de 7%.
« Nous n’avons jamais connu une telle désaffection pour les vins français sur le marché chinois. Même pendant les tensions diplomatiques de 2021, nos exportations n’avaient baissé que de 14%. » – Thomas Julien, analyste à l’Observatoire International du Vin
Les régions viticoles françaises les plus touchées
Toutes les régions ne souffrent pas de la même façon dans cette crise de l’export vin Chine. Bordeaux paie le plus lourd tribut avec une chute vertigineuse de 52% de ses exportations. Vous imaginez? Plus de la moitié des bouteilles bordelaises qui ne trouvent plus preneurs sur ce marché stratégique.
La Bourgogne, longtemps préservée grâce à son positionnement ultra-premium, voit ses ventes reculer de 31%. Même les grands crus classés, autrefois objets de toutes les convoitises des collectionneurs chinois, peinent à maintenir leurs volumes d’exportation.
Le Languedoc-Roussillon (-47%) et la Vallée du Rhône (-39%) subissent également de plein fouet cette désaffection. Seule la Champagne limite relativement les dégâts avec « seulement » 22% de baisse, principalement grâce à sa forte image de luxe et de célébration qui résiste mieux aux aléas du marché.
Pour de nombreux domaines français, la Chine représentait jusqu’à 30% de leurs débouchés à l’export. Vous comprenez pourquoi certaines exploitations se retrouvent aujourd’hui au bord de l’asphyxie financière.
Pourquoi l’export vin Chine échappe aux producteurs français ?
Comment expliquer un tel effondrement? La réponse ne tient pas à un facteur unique mais à une conjonction de phénomènes qui, ensemble, créent un véritable tsunami pour la filière viticole française. Analysons les principales causes de ce séisme commercial.
La hausse des taxes douanières sur les vins européens
Premier coup dur: depuis janvier 2025, la Chine a augmenté ses taxes douanières sur les vins européens de 14% à 29%. Cette décision, officiellement présentée comme une mesure de protection de l’industrie viticole locale, s’inscrit dans un contexte plus large de tensions commerciales entre Pékin et Bruxelles.
Export vin Chine : Vous payez désormais presque un tiers de taxes sur chaque bouteille française importée en Chine. Pour un vin vendu 15€ au départ de France, cela représente une augmentation de plus de 2€ sur le prix final. Dans un marché très sensible aux variations de prix, cette hausse suffit à détourner de nombreux consommateurs vers d’autres origines.
L’Union Européenne a déposé une plainte auprès de l’Organisation Mondiale du Commerce international, mais les procédures prendront au minimum 18 mois avant d’aboutir. D’ici là, les vins français continueront de subir ce handicap concurrentiel majeur.
L’évolution rapide des goûts des consommateurs chinois
Au-delà des aspects tarifaires, les préférences des amateurs chinois changent rapidement. Vous savez comment les tendances de consommation vin peuvent évoluer? En Chine, c’est à vitesse accélérée.
Export vin Chine : Les vins rouges puissants et boisés de Bordeaux, longtemps plébiscités, perdent du terrain face à des vins plus légers, plus fruités et souvent moins alcoolisés. Cette évolution profite aux vins chiliens, argentins et australiens, généralement perçus comme plus accessibles et modernes.
L’émergence d’une nouvelle génération de consommateurs, plus jeune et plus connectée, bouleverse aussi les codes. Ces nouveaux amateurs privilégient l’expérience et la découverte plutôt que le prestige et la tradition, valeurs longtemps associées aux vins français.
« Les jeunes Chinois de 25-35 ans veulent des vins faciles à comprendre, avec des étiquettes modernes et des histoires qui résonnent sur les réseaux sociaux. Beaucoup de domaines français n’ont pas su s’adapter à ces nouvelles attentes. » – Li Wei, influenceuse vin sur Weibo (250 millions de vues)
La guerre des prix face aux concurrents internationaux
Export vin Chine : Sur le terrain des prix, la bataille est particulièrement rude. Les vins chiliens et argentins bénéficient d’accords de libre-échange avec la Chine qui leur permettent d’entrer sur le marché avec des droits de douane réduits (entre 0% et 10% selon les catégories).
Vous trouvez un Cabernet Sauvignon chilien de qualité entre 8 et 12 euros dans les rayons chinois, quand son équivalent français se vend rarement en-dessous de 15-20 euros. Dans un contexte économique plus tendu en Chine, cette différence pèse lourd dans les décisions d’achat.
La concurrence mondiale s’est également intensifiée sur les segments premium. Les vins australiens haut de gamme, après deux années difficiles dues aux taxes punitives (désormais levées), reviennent en force avec des stratégies commerciales agressives et des budgets marketing considérables.
Face à cette guerre des prix, de nombreux domaines français se retrouvent coincés: impossible de baisser les tarifs sans mettre en péril leur rentabilité, mais tout aussi difficile de maintenir leurs parts de marché sans ajustement tarifaire.
Les nouveaux maîtres du marché viticole chinois
Pendant que la France recule, d’autres pays s’imposent rapidement sur ce marché asiatique stratégique. Qui sont ces nouveaux champions qui captent les parts de marché abandonnées par les vins français?
Le retour en force des vins australiens après l’accord commercial
Rappelez-vous: entre 2020 et 2023, les vins australiens avaient quasiment disparu du marché chinois, frappés par des taxes prohibitives allant jusqu’à 218%. La normalisation des relations diplomatiques entre Canberra et Pékin a changé la donne.
Depuis l’accord commercial signé fin 2024, l’Australie bénéficie à nouveau d’un accès privilégié au marché chinois. Les résultats sont spectaculaires: +187% d’exportations au premier semestre 2025, pour atteindre une part de marché de 24% des vins importés.
Les producteurs australiens ont profité de ces années difficiles pour repenser entièrement leur approche du marché chinois. Vous remarquerez leurs nouvelles stratégies: étiquettes bilingues, packaging adapté aux codes esthétiques locaux, et surtout une présence digitale massive sur les plateformes chinoises comme Tmall et JD.com.
Les vins de Barossa Valley et Margaret River séduisent particulièrement les consommateurs urbains de Shanghai et Pékin, avec des cépages comme le Shiraz et le Cabernet Sauvignon qui correspondent parfaitement aux préférences gustatives actuelles.
La montée fulgurante des producteurs chiliens et argentins
Le Chili confirme sa position de challenger principal avec une croissance de 41% de ses exportations vers la Chine en 2025. Sa part de marché atteint désormais 22%, talonnant l’Australie et dépassant pour la première fois la France (tombée à 19%).
L’Argentine, bien que partant de plus loin, réalise la plus forte progression avec +68% de croissance. Ses vins, notamment les Malbec de Mendoza, conquièrent rapidement les amateurs chinois grâce à leur excellent rapport qualité-prix et leur profil aromatique accessible.
Ces deux pays sud-américains bénéficient d’une image positive associée à la nature préservée et aux grands espaces, valeurs qui résonnent particulièrement auprès des consommateurs chinois urbains en quête d’authenticité.
« Les vins chiliens et argentins ont su créer un récit qui parle aux Chinois: celui de terres pures, préservées de la pollution, produisant des vins naturellement sains. C’est un argument marketing redoutable dans les grandes métropoles chinoises. » – Zhang Min, importateur à Guangzhou
Les vins chinois locaux : qualité croissante et patriotisme économique
La plus grande menace pour les importations ne vient peut-être pas de l’étranger, mais de Chine même. La production chinoise de vin connaît une transformation qualitative remarquable depuis cinq ans.
Export vin Chine : Vous avez peut-être entendu parler de Ningxia, cette région du nord-ouest devenue le fer de lance de la viticulture chinoise? Ses vins remportent désormais des médailles dans les concours internationaux. D’autres régions comme le Xinjiang, le Shandong et le Yunnan produisent également des vins de qualité croissante.
La production locale bénéficie d’un double avantage: l’absence de taxes d’importation et un fort sentiment de « patriotisme économique » encouragé par les autorités. Les campagnes de promotion des produits nationaux trouvent un écho favorable auprès des consommateurs, particulièrement dans les villes de second et troisième rang.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes: la part de marché des vins chinois sur leur propre marché est passée de 52% en 2022 à 64% en 2025. Une progression qui se fait largement au détriment des importations, françaises en premier lieu.
Comment les domaines français tentent de s’adapter
Face à cette situation critique, les producteurs français ne restent pas les bras croisés. Diverses stratégies commerciales émergent pour tenter de reconquérir ce marché devenu hostile. Voyons comment la filière réagit.
Les nouvelles stratégies marketing des grands châteaux
Export vin Chine : Les grands noms de Bordeaux et de Bourgogne repensent entièrement leur approche du marché chinois. Vous avez peut-être remarqué la multiplication des collaborations avec des artistes chinois pour créer des étiquettes spéciales? C’est l’une des nombreuses initiatives pour se reconnecter avec les consommateurs locaux.
L’investissement digital s’intensifie également. Les châteaux qui réussissent encore en Chine sont ceux qui ont développé une présence forte sur les réseaux sociaux locaux comme WeChat, Douyin (TikTok chinois) et Xiaohongshu (Little Red Book). Les dégustations virtuelles et les visites immersives des domaines via la réalité augmentée séduisent particulièrement.
Export vin Chine : Autre tendance : la personnalisation poussée à l’extrême. Certains grands crus proposent désormais des services de gravure de bouteilles, d’étiquettes personnalisées ou même de millésimes correspondant aux années de naissance ou de mariage. Ces services à forte valeur ajoutée permettent de maintenir des prix élevés tout en offrant une expérience unique.
La recherche de niches premium moins sensibles aux prix
Plutôt que de se battre sur les segments intermédiaires où la guerre des prix fait rage, de nombreux domaines français se recentrent sur les segments ultra-premium et de collection. Ces niches premium restent moins sensibles aux variations de prix et aux fluctuations économiques.
Export vin Chine : Vous connaissez ces vins d’exception qui se vendent aux enchères? C’est précisément ce marché que ciblent désormais certains producteurs français. Les grands crus classés de Bordeaux, les premiers crus de Bourgogne ou les cuvées prestige de Champagne maintiennent mieux leurs positions sur ces segments exclusifs.
Cette stratégie s’accompagne souvent d’une réduction volontaire des volumes exportés pour créer une rareté artificielle et soutenir les prix. Certains domaines ont diminué leurs allocations pour la Chine de 30 à 50%, préférant vendre moins mais mieux.
« Nous avons divisé par deux nos volumes d’exportation vers la Chine, mais en nous concentrant sur nos cuvées les plus prestigieuses. Notre chiffre d’affaires n’a baissé que de 15%, ce qui est presque un succès dans le contexte actuel. » – Philippe Castéja, propriétaire à Saint-Émilion
Les partenariats avec des producteurs locaux chinois
Si vous ne pouvez pas battre l’adversaire, associez-vous à lui! Cette maxime inspire de plus en plus de vignerons français qui développent des joint-ventures avec des producteurs chinois. Ces partenariats prennent diverses formes, de la simple assistance technique à la création de domaines franco-chinois.
LVMH a montré la voie avec son domaine Ao Yun dans le Yunnan, produisant des vins d’altitude qui combinent savoir-faire français et terroir chinois. D’autres grands groupes comme Pernod Ricard et des maisons familiales suivent désormais cette voie.
Export vin Chine : Ces collaborations permettent de contourner les barrières douanières tout en bénéficiant de l’image positive associée au « patriotisme économique ». Elles offrent également une meilleure compréhension des goûts locaux et des circuits de distribution.
Certains domaines vont plus loin en créant des « seconds vins » spécifiquement conçus pour le marché chinois, avec des profils aromatiques adaptés aux préférences locales: moins de tanins, plus de fruit, et souvent une légère touche de sucrosité qui plaît particulièrement aux palais chinois.
Quelles perspectives pour 2026 ? Les experts se prononcent
Comment évoluera ce marché dans les prochains mois? Les tendances marché actuelles vont-elles se confirmer ou assisterons-nous à un retournement de situation? Voici ce que prévoient les spécialistes du secteur.
Les prévisions du marché pour les 18 prochains mois
Les analystes s’accordent sur un point: la situation ne devrait pas s’améliorer significativement avant mi-2026 au plus tôt. Les prévisions tablent sur une nouvelle baisse ventes de 10 à 15% pour les vins français en Chine sur l’année 2025-2026.
Export vin Chine : Vous vous demandez si les taxes vont baisser? Malheureusement, les négociations entre l’UE et la Chine progressent lentement. Aucun allègement fiscal n’est attendu avant le premier trimestre 2026, selon les sources diplomatiques.
La bonne nouvelle vient peut-être du segment premium (vins au-dessus de 50€), qui devrait se stabiliser plus rapidement que le marché de masse. Les premiers signes de reprise pourraient apparaître dès le dernier trimestre 2025 sur ce segment spécifique.
L’autre lueur d’espoir concerne les vins blancs français, notamment ceux de Bourgogne et d’Alsace, qui résistent mieux que les rouges avec « seulement » 19% de baisse. Cette catégorie pourrait même renouer avec la croissance courant 2026, portée par l’intérêt croissant des jeunes Chinois pour ces vins plus frais et aromatiques.
Les opportunités dans les villes secondaires chinoises
Si les métropoles de premier rang (Pékin, Shanghai, Guangzhou) montrent des signes de saturation, les villes secondaires chinoises offrent encore un potentiel de développement intéressant. Des agglomérations comme Chengdu, Hangzhou, Xiamen ou Kunming voient émerger une classe moyenne avide de découvertes œnologiques.
Vous connaissez peut-être Shanghai, mais avez-vous entendu parler de Chongqing et ses 31 millions d’habitants? Cette mégapole et d’autres villes similaires représentent le nouveau front de conquête pour les exportateurs français.
Ces marchés se caractérisent par une moindre présence des concurrents internationaux et une sensibilité plus faible aux variations de prix. En revanche, ils nécessitent des investissements importants en éducation du consommateur et en formation des prescripteurs locaux.
« Les villes de second et troisième rang représentent 70% de la croissance potentielle du marché chinois pour les cinq prochaines années. C’est là que se joue l’avenir de nos exportations. » – Éric Mora, directeur Asie d’InterVins France
Faut-il diversifier les marchés d’exportation asiatiques ?
Face aux difficultés persistantes sur le marché chinois, la diversification géographique devient une nécessité stratégique. D’autres pays asiatiques offrent des alternatives prometteuses pour les exportateurs français.
Le Japon, marché mature et stable, connaît un regain d’intérêt pour les vins français avec une croissance de 7% en 2024. La Corée du Sud, avec ses 9% de croissance annuelle pour les importations de vin, représente également une opportunité significative.
Vous entendrez de plus en plus parler du Vietnam et des Philippines comme marchés émergents. Ces deux pays affichent des taux de croissance à deux chiffres pour les importations de vin et une appétence particulière pour les produits français, favorisée par des liens historiques et culturels.
Singapour et Hong Kong, bien que plus petits en volume, conservent leur rôle de plaques tournantes pour le commerce du vin en Asie et de vitrines pour les marques premium. Leur importance stratégique dépasse largement leur taille démographique.
Cette diversification n’est pas sans défis: chaque marché asiatique possède ses spécificités réglementaires, culturelles et logistiques. Les exportateurs doivent adapter leurs stratégies pays par pays, ce qui demande des ressources importantes.
Pour conclure, l’export vin Chine traverse une période de turbulences sans précédent pour les producteurs français. Si le court terme s’annonce difficile, les fondamentaux restent solides: la Chine compte toujours plus de 52 millions de consommateurs réguliers de vin, un chiffre en progression malgré les aléas économiques.
Les domaines qui sauront s’adapter aux nouvelles réalités du marché – en repensant leur positionnement, en embrassant le digital et en développant des partenariats locaux – pourront non seulement survivre à cette crise mais peut-être en sortir renforcés. Comme pour le vin lui-même, patience et adaptation seront les maîtres-mots des années à venir.
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